
Lorsqu’il faisait beau et raisonnablement chaud, l’une des kaolines a eu envie de se rendre sur l’île d’Oléron. Les kaolines aiment les iles atlantiques.
Parce que la mer est revigorante ; parce qu’à environ 3h de Limoges, on s’y sent dépaysés ; parce que les pistes cyclables sont nombreuses, sûres et plates !
Roule ma poule et en voiture Simone !
Lorsque je viens à Oléron, je pose mes valises et la voiture à Saint-Pierre. Tout déplacement (ou presque) sera réalisé à vélo. Situation centrale, cette petite ville a tout pour plaire. Le marché est accueillant et bien fourni : Il est ouvert tous les matins en juillet et en août, tous les matins sauf le lundi d’avril à octobre et les mardis, jeudis, samedis et dimanches d’octobre à mars.
Le centre est piétonnier, il offre de jolies boutiques, des restaurants variés et les fameuses glaces Boudon.
Ce séjour oléronnais est quelque peu axé nourriture, gourmandise, bonne chère.
Une fois les choses clairement éditées, revenons au marché de St Pierre. On achètera son poisson frais du jour chez Rémy Migne, ses légumes locaux et bio à l’extérieur des halles et sa jonchée rare et délicate. Késako la jonchée ?
Elle vous a déjà été présentée lors du séjour à l’île de Ré. Il s’agit d’une préparation réalisée à partir de lait de vache caillé, délicatement retenue par une natte en jonc naturel (d’où son nom). Aux dires de la fromagère, il n’existe plus que 2 producteurs de jonchées travaillant avec du jonc naturel. En revanche, vous pourrez trouver de pales copies entourées de jonc en plastique, quelle hérésie !
C’est donc par devoir et conscience du patrimoine gastronomique charentais que nous achetons consciencieusement cette subtile spécialité. Et aussi parce que c’est très très bon ! Le jonc lui confère un goût végétal très agréable et cette texture à peine figée fond délicatement en bouche. Traditionnellement, on y ajoute de l’extrait d’amande amère. N’en jetez plus !
A quelques encablures de St Pierre, arrêtons-nous à La Boirie, petit village adorable renfermant un jardin classé remarquable, à la fois petit et grand, riche et coloré où l’aspect paysagé a été magnifiquement travaillé. Thierry Lecêtre y expose notamment une belle collection de sauges.
Filons maintenant à l’Est vers La Baudissière et ses charmantes cabanes de pêcheurs transformées en cabanes d’artistes aux couleurs vives.
On trouvera d’autres cabanes similaires autour du port du Château d’Oléron. A la Baudissière, on aime particulièrement les tableaux de Camille Dandono, Au Château, les créations au crochet de Céline Baffoigne de Et alors…
Puisque nous sommes au chenal de La Baudissière, profitons-en pour revenir avec quelques huitres de chez Mamelou, figure locale haute en couleur.
Toujours à vélo, nous traverserons forêts et marais, villages et ports.
Dolus, Les Allards, Boyardville (qui permet de rejoindre l’île d’Aix en passant par le Fort Boyard), la plage des Saumonards après avoir traversé l’odorante forêt des Saumonards, Foulerot, St Georges et sa halle centrale en pierre et bois.
Revenons ensuite par La Côtinière et son célèbre port où l’on pouvait autrefois venir chercher poissons et crustacés directement à la criée. Désormais quelques petites échoppes face au port vous permettront d’acheter vos victuailles marines. Nous nous rendons à La Côtinière principalement pour y déguster un fish & chips frais et on ne peut plus local. Celui du Merluchon :
Merlu du jour, pommes de terre de l’île, un cornet et un filet de vinaigre. Nous traversons alors la petite route (où l’on roule à gauche…) et nous nous installons sur un banc, face au port et face aux goélands et autres bécasseaux attentifs à la moindre miette tombée.
Mais il n’y a pas que le marché de St Pierre à Oléron. Celui de Cheray nous a réservé quelques belles surprises avec notamment son fromager chevelu à la personnalité bien affirmée connaissant sur le bout des doigts ses fromages exceptionnels. Dites lui quel goût ou quel type de fromage vous aimez, il vous trouvera la perle rare. Il vous fera même déguster de généreux morceaux afin de vous aider à faire votre choix.
Nous sommes cette fois-ci repartis avec un Morbier au goût fermier affirmé, un Comté typé et fleuri et merveille des merveilles, une tomme de brebis sarde à la truffe, très généreuse en truffe.
Et dans le désordre, nous aimons aussi la bière artisanale des naufrageurs à St Georges d’Oléron, Au fumoir d’Annie toujours à St Georges (qui fume divers poissons sélectionnés), le restaurant Les Jardins d’Aliénor au Château d’Oléron ou le fromage de chèvre à tomber au Petit village à Grand Village (l’adresse ne s’invente pas) de Monsieur Motard.
SH