
Avez-vous eu la curiosité de pousser la porte vitrée d’un beau verre menthe de la rue Jeanty Sarre, vous savez cette rue qui continue la rue Elie Berthet à Limoges ? Et bien moi, je l’ai fait, conseillée par mon ami Laurent qui tenait à me présenter Thomas Delage, le marchand d’art qui a ouvert cette galerie d’antiquités il y a maintenant un peu plus d’un an.

La galerie s’ouvre sur deux espaces assez épurés pour que le mobilier et les objets d’art puissent être présentés dans les meilleures conditions.
« J’avais envie de présenter une galerie comme dans un intérieur de particulier en mettant en situation les objets, tableaux et mobilier » me confie Thomas Delage qui aime recréer des décors avec les pièces qu’il a soigneusement sélectionnées, qu’elles soient du XVIIIème siècle ( sa spécialité) ou du XXème siècle. C’est ce mélange d’époques qui m’a vraiment plu : associer une table en verre fumée des années 70 et à côté y trouver une bergère d’époque Louis XVI !
Quand je demande à Thomas comment s’opère sa sélection, l m’avoue qu’il faut d’abord que l’objet lui plaise puis ensuite sa qualité, son authenticité et sa rareté font évidemment la différence.
Rien d’étonnant à ce que ce passionné des arts et de la peinture parle de coup de cœur dans l’acquisition des pièces qu’il expose. Car oui Thomas Delage a peut-être un parcours atypique mais ce jeune presque trentenaire s’est vite passionné pour le métier d’antiquaire et sa rencontre avec des collègues bienveillants l’a vite conforté dans ses choix. Depuis Thomas a tissé un réseau avec des antiquaires limousins mais aussi des artisans restaurateurs et des galeries parisiennes renommés avec qui il échange régulièrement.
Il aime non seulement créer une relation forte et sincère avec les collectionneurs qui franchissent la porte de sa galerie mais aussi faire des recherches approfondies autour de ses acquisitions. Cela lui permet de connaître parfaitement l’histoire de chaque meuble, chaque artiste ou artisan.
Je ne sais pas vous, mais moi, lorsque j’admire un objet ancien , j’aime inventer son histoire et mon imagination s’en donne à coeur joie. Cette fois, j’ai laissé Thomas m’expliquer en détail l’histoire et la vie de ces objets. Je ne résiste donc pas à l’envie de retranscrire ses paroles en vous montrant les quelques pièces qui ont attiré mon regard.




Posé sur un meuble console rouge chinois du début du XXème siècle, mon oeil a aussitôt été attiré par un meuble cabinet italien en marqueterie, ébène et ivoire gravé. Thomas m’explique que ce meuble est originaire de Milan et date probablement de 1650 ou 1670. Puis il me fait remarquer que les décors évoquent des activités agricoles d’autant que la déesse romaine Cérès y est représentée. Quand on ouvre la porte centrale, le meuble dévoile une niche avec un miroir où probablement on mettait une statue ( peut-être celle de la déesse Cèrès) mais le plus surprenant c’est quand par un mécanisme secret apparaissent des cachettes où probablement on entreposait pierres précieuses, bijoux ou courrier. Les meubles à secrets m’ont toujours fait rêver mais celui-ci est vraiment beau! Je le verrais bien dans mon salon !

En face de ce meuble, se trouve un bureau à cylindres, une des dernières acquisitions de Thomas datée de 1760. Thomas actionne le mécanisme à lamelles m’expliquant tout le travail intéressant d’ébénisterie que représente ce meuble.

Puis en déambulant, je m’arrête devant le chat aux yeux verts d’un tableau du peintre suisse Jean Roll datant de 1964. Deux sujets y sont peints, le fameux chat qui m’intriguait et une femme, rare figure féminine dans l’oeuvre de l’artiste genevois. Thomas attire mon attention sur la palette chromatique limitée et caractéristique de l’œuvre du peintre attaché à représenter la nature dans une composition géométrique.



Nous passons dans le salon de la galerie magnifié par des murs qui reprennent la couleur verte de la porte d’entrée. D’ailleurs Thomas très justement m’explique que le rouge et le vert sont les couleurs qui font le mieux ressortir le mobilier ancien et qu’elles étaient couramment utilisées dans les intérieurs du XVIIIème siècle.

Thomas me montre un secrétaire en pente de l’époque Louis XVI attribué à l’ébéniste Adrien Delorme et me fait remarquer le travail de marqueterie et la sobriété des bronzes.
Enfin ma visite s’achève par cette sculpture de tête d’égyptien attribué à Lucien Gibert et qui reflète le goût pour pour l’égyptologie en France, depuis la découverte du tombeau de Toutankhamon en 1922

Si vous aussi, vous avez envie de remonter le cours de l’histoire en prenant le temps d’écouter Thomas Delage parler des meubles et objets de sa galerie, n’hésitez donc pas à franchir la porte verte de sa galerie.
Vous pouvez aussi vous connecter à Facebook et Instagram. Moi, je suis abonnée à ses comptes et j’aime lire les posts réguliers de Thomas autour des meubles et objets qui sont exposés dans sa galerie. Ces posts vous fourniront l’occasion d’apprendre une foule de détails sur le mobilier ancien mais aussi d’admirer le travail des artistes et artisans qui ont conçu ces pièces parvenues jusqu’à nous en traversant les siècles.



Galerie Thomas Delage
9, Jeanty Sarre
87000 Limoges
Du mercredi au samedi de 11h à 19 h
Tel : 06 68546414
Certaines pièces sont aussi visibles sur le site Proantic
MD